En plus de seulement nous parler d’une mise en espace vivante de la photographie, la forme-constellation engendre également un discours intéressant et nécéssaire sur le faire et le rapport à la création et sa monstration elle-même. C’est pourquoi il me paraît nécessaire de commencer par ce mot-clé pour ouvrir le champ et ainsi débuter une forme de réflexion entre les choses.


Afin de commencer à croiser les références théoriques et ouvrir cette réflexion plus large j’aimerais introduire l’ouvrage La chambre claire de Roland Barthes. Cela reste un objet majeur concernant la photographie ayant principalement introduit les notions de « studium » et de « punctum ».
C’est sur le punctum que j’aimerais principalement me concentrer et qui est défini de la sorte dans La chambre claire :

« Un mot existe en latin pour désigner cette blessure, cette piqûre, cette marque faite par un instrument pointu ; ce mot m'irait d'autant mieux qu'il renvoie aussi à l'idée de ponctuation et que les photos dont je parle sont en effet comme ponctuées, parfois même mouchetées, de ces points sensibles ; précisément, ces marques, ces blessures sont des points. Ce second élément qui vient déranger le studium, je l'appellerai donc punctum. »
Il y a selon moi déjà un premier rapprochement à faire entre les constellations et le punctum. On y sent quelque-chose d’une temporalité de l’immédiat.

Tout d’un coup un objet s’anime et la notion du vivant intervient dans la lecture d’objets culturels. Le punctum est ce qui nous touche, d’une manière presque un peu intuitive, semblable à la forme dont les liens sont faits entre les mêmes photographies d’une constellation.

Ainsi, dans la continuité de la notion de punctum, j’aimerais créer une sorte d’atlas de punctums personnels.

Le travail de mémoire serait donc un exercice d’analyse et de mises en relations d’objets culturels de différentes natures (bien que le punctum s’applique de base au domaine de la photographie). Les objets culturels sur lesquels je vais me centrer sont liés à l’image en général, qu’elle soit fixe ou en mouvement. Seront donc regroupés ici photographies, art vidéo, cinéma, et performance.

Je parlerai des images qui me nourrissent, qui m’accompagnent et que parfois je subis, dans le bon sens du terme, elles seront donc choisies par liens d’affect.

L’idée ici n’est pas de proposer une catégorisation nette et précise de ce que je juge être une image « forte » ou non. C’est plutôt une réflexion volontairement libre permettant de rassembler une multitude d’oeuvres qui m’ont personnellement touché, tout en appuyant ma réflexion sur des ouvrages théorisant la notion d’image.

Ce qui m’intéresse ici est de créer des croisements et des parallèles entre des choses à priori très différentes, mener une réflexion personnelle qui se construit en arborescences.
CONSTELLATION
MOTS CLES